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sábado, 28 de abril de 2012

Esto pasa en la civilizada Francia


lundi 27 février 2012
UNE VIE DE COCHON

Par Adélaïde de Clermont-Tonnerre, lundi 27 février 2012 à 14:49 :: Adélaïde's
La France s’enflamme au sujet du halal. Élections obligent, on s’intéresse soudain à ce mode d’abattage rituel qui fait que les animaux ne sont pas étourdis avant d’être exécutés. Et les âmes sensibles de partir en croisade – c’est le mot – contre cette cruauté. Si l’on peut se féliciter que notre société s’intéresse soudain à la souffrance animale, le vrai scandale, en ce cas, n’est pas là. Le vrai scandale ce sont les millions d’animaux élevés en batterie dans des compartiments si exigus qu’ils ne peuvent même pas se retourner. Pensez au cochon, fierté nationale que l’on défend aux cantines des établissements publics contre l’assaut menaçant des nourritures communautaires. Un porcelet, à peine né dans ces enfers qui nous nourrissent, sera retiré à sa maman pour avoir les dents meulées ou arrachées et la queue coupée.

Il aura de la chance s’il est replacé auprès de sa mère. Cette dernière est exsangue parce que des trafics génétiques et les injections d’hormones ont fait passer ses mises bas annuelles de 16 bébés en 1970, à 32 aujourd’hui. La malheureuse n’ayant pas assez de tétines pour nourrir tous ses petits, certains sont réaffectés à d’autres truies qui ont eu des mort-nés. Comme elles pourraient se révolter contre ces adoptions forcées, ou simplement écraser, en essayant de se retourner dans ces espaces concentrationnaires, l’un de leurs trop nombreux rejetons, les mères seront, pendant tout l’allaitement, entravées sur le flanc, sans pouvoir bouger.

Pour éviter que ces animaux joyeux et curieux ne meurent d’ennui, de désespoir ou ne s’entretuent, on les bourre d’antidépresseurs. Pas une fois, au cours de sa vie, le cochon ne verra la lumière du jour, ni ne respirera autre chose que la pestilence et l’ammoniac générés par les tonnes de lisier tombés, à travers les caillebotis sur lesquels il glisse et s’abîme les pattes, au-dessous de lui. N’imaginez pas qu’ils ont de la paille. Dans cette promiscuité aggravée d’une chaleur intenable pour qu’ils produisent de la viande moins grasse, les maladies se développent.

Ils sont donc gavés d’antibiotiques, les mêmes que les nôtres rendant chaque jour plus probable l’apparition d’une pathologie qui résistera à tous nos médicaments. Nous avons déjà eu la vache folle, la grippe aviaire, la grippe porcine : la prochaine fois sera la bonne. Le vrai scandale de la souffrance animale, ce sont aussi les becs et les pattes des poulets, mutilés vivants, parce qu’ils se battraient entre eux pour un minimum d’espace vital. C’est aussi qu’à rebours de toutes les études de santé, de toutes les évidences environnementales, de tous les plus basiques principes d’humanité, on puisse encore construire une ferme de 1000 vaches dans la Somme.

Espérons que le préfet, Michel Delpuech, aura le courage de ne pas l’autoriser. Le vrai scandale, ce sont les centaines de milliers d’emplois agricoles détruits depuis des décennies au profit de l’agrobusiness et aux dépens de notre santé. Ce sont aussi les milliers de visiteurs qui, cette semaine au Salon de l’agriculture pensent que ces animaux bichonnés comme des mannequins L’Oréal sont les mêmes qui finissent dans leur assiette. On pourra ainsi continuer à masquer l’horreur sans révéler au consommateur comment est produite la viande dont il s’intoxique. Alors ayons le courage d’agir. Mangeons moins de viande pour acheter celle qui reste de qualité. Et commençons par balayer devant notre porc, avant de sonner l’halali.

À LIRE:
«Le livre noir de l’agriculture, comment on assassine nos paysans, notre santé et l’environnement», Isabelle Saporta, Pluriel, 250 p., 9 euros.
«Faut-il manger les animaux ?» Jonathan Safran Foer, Points, 7,70 euros.

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